Rasseblement des Suisses Musulmans – Revue de presse

Rasseblement des Suisses Musulmans – Revue de presse

Press review – استعراض الصحافة

  • Les musulmans appellent à l’ouverture, Le Temps
  • Schweizer Muslime sollen sich mehr am öffentlichen Leben beteiligen, Swissinfo.ch
  • Muslims advise fellow believers how to integrate, Swissinfo.ch
  • Swissinfo.ch ,مُسلمون سويسريون يطالبون بحقوق “المواطنة” لا “الإندماج”
  • Mieux vivre ensemble après le vote anti-minarets, Protestinfo.ch
  • Islam en Suisse: les propositions du Rassemblement de Suisses Musulmans, Religion.info

Schweizer Muslime sollen sich mehr am öffentlichen Leben beteiligen

Dieser Inhalt wurde am 16. März 2012 – 13:23 publiziert16. März 2012 – 13:232 Minuten(Keystone-SDA)

Schweizer Muslime sollten sich verstärkt im öffentlichen Leben engagieren; doch auch die Gesellschaft müsste sich ihnen gegenüber offener zeigen. Das fordert eine muslimische Gruppe, die sich mit den Folgen der Anti-Minarettinitiative beschäftigt hat.

Die Kommunikation und das staatsbürgerliche Engagement müssten verbessert werden, sagte Khaldoun Dia-Eddine von der Gruppe muslimischer Schweizerinnen und Schweizer (GMS) am Freitag vor den Medien in Bern. Die Gruppierung hat eine Broschüre mit Empfehlungen für die Behörden, aber auch für die Schweizer Muslime veröffentlicht.

Dia-Eddine machte ein Beispiel aus dem Alltag: “Weshalb engagieren sich so wenige Schweizer Muslime in der Feuerwehr ihrer Gemeinde?” Damit Muslime präsenter würden, müssten sie sich nämlich auch in Vereinen einbringen, sagte Dia-Eddine.

Doch andererseits stelle sich die Frage, ob ein Moslem bei der örtlichen Feuerwehr am richtigen Ort sei, fügte er an. Denn wenn nach einer Stunde Feuerwehrübung noch drei Stunden Alkohol getrunken werde, sei das für einen Muslimen nicht das Richtige. In einem solchen Fall müsste zum Beispiel dafür gesorgt werden, dass auch nichtalkoholische Getränke auf dem Tisch stünden.

Bessere Kenntnisse gefordert

Auch in den politischen Parteien müssten Muslime stärker vertreten sein, führte Dia-Eddine aus. Generell brauche es zudem ein besseres Wissen über den Islam. Auch gebildete Schweizer hätten mitunter wenig Ahnung über Muslime. Dies merke er etwa in seiner Tätigkeit als Dozent auf Master-Stufe über “Business in der islamischen Welt”.

Die Gruppierung schlägt unter anderem vor, dass Gemeindebehörden und Kulturvereine den kulturellen Austausch durch Anlässe fördern. Ausserdem unterstützt die Gruppierung die Bestrebungen, eine einheitliche Institution zu gründen, die die Muslime in der Schweiz offiziell vertritt.

Die GMS, der etwa 25 Personen angehören, wurde auf Initiative der Córdoba Stiftung in Genf gegründet. Als informelles Forum analysierte die GMS die Annahme der Anti-Minarettinitiative und formulierte Massnahmen, um die Präsenz Schweizer Muslime im öffentlichen Leben zu verbessern. Die GMS ist eine unabhängige, aber komplementäre Initiative zum “Muslim Dialog” vom Bund.

https://www.swissinfo.ch/ger/alle-news-in-kuerze/schweizer-muslime-sollen-sich-mehr-am-oeffentlichen-leben-beteiligen/32306378

Mieux vivre ensemble après le vote anti-minaret

PAR PROTESTINFO | ANNE BULOZ | 19 MARS 2012

Participer à la vie associative, faire preuve de solidarité quand des chrétiens sont agressés à l’étranger et utiliser l’humour pour désamorcer les tensions : le Rassemblement de Suisses musulmans (RSM) publie trente propositions pour atteindre un objectif commun: remplacer le rejet par le respect.


Le 29 novembre 2009, la population suisse acceptait l’initiative populaire « Contre la construction de minarets » à 57,5%. Un « oui » inattendu qui avait induit un fort sentiment d’exclusion au sein de la population musulmane et qui nécessite, aujourd’hui encore, un important travail de compréhension et de réconciliation.

Pour relever ce défi, un groupe de citoyens travaille depuis deux ans sous l’impulsion de la Fondation Cordoue* de Genève, qui vise à enrichir le débat sur la paix dans le monde. De nationalité suisse et de religion musulmane, les membres du Rassemblement de Suisses musulmans (RSM) représentent les différentes régions linguistiques et la diversité de l’islam en Suisse. Ce groupe a publié vendredi à Berne ses recommandations à destination autant des pouvoirs publics, des simples citoyens que des communautés musulmanes.Meilleure visibilité dans la société


Le RSM conseille aux musulmans de prendre la parole. «Mais beaucoup de musulmans se sentent suisses. Et ne voient pas de raison de mettre leur religion en avant», explique Florence Laufer, responsable de programme à la Fondation Cordoue de Genève. 



Dans la même optique, le RSM défend la création d’une institution unique, qui représenterait tous les musulmans. Une des compétences de cette organisation faîtière serait de condamner les agressions et les violences faites par les musulmans contre les autres communautés religieuses à l’étranger.



« C’est important de le faire chaque fois, car cela rappelle au grand public que les musulmans de Suisse n’ont rien à voir avec ces actes. Pour ces derniers, c’est une évidence. Mais nous devons prendre les devants, estime Florence Laufer, compte tenu du degré d’incompréhension du grand public, qui fait souvent l’amalgame ».
Renforcer la citoyenneté

Une visibilité accrue passe aussi par une meilleure intégration des musulmans. D’où l’importance de s’impliquer dans la vie politique. Un tel engagement permettrait de souligner les valeurs partagées et de montrer l’intérêt commun pour la société en général.



« C’est aussi important d’être impliqués dans le tissu associatif, surtout qu’il compte beaucoup en Suisse. Certaines choses se font déjà, mais sans doute pas encore assez », précise Lucia Dahlab, vice-présidente de l’Union des organisations musulmanes de Genève. « Toutefois pour aller vers l’autre, il faut se sentir accepté, ce qui n’est pas toujours le cas des femmes voilées. »
A l’inverse, les lieux de rencontre musulmans sont invités à ouvrir leurs portes.


L’art est aussi vu comme un moyen de combattre les préjugés. « Le théâtre, les spectacles et les pièces plus comiques ne doivent pas hésiter à traiter de l’islam et de la diversité culturelle et religieuse en général. Les projets sont d’ailleurs souvent mixtes : les artistes surmontent les difficultés potentielles en créant ensemble. C’est vrai qu’il y a une sensibilité forte au blasphème, mais il faut distinguer l’humour sur la religion en tant que telle et l’aspect religieux culturel », conclut Florence Laufer.

Infos et lien :

  • La Fondation Cordoue de Genève a pour mission de promouvoir l’échange entre cultures et civilisations dans l’esprit de Cordoue et de contribuer à la recherche et à la promotion de la paix. Son programme de recherche action “Cordoue maintenant” analyse les dynamiques sociopolitiques et religieuses de contextes sensibles pour mettre en oeuvre des stratégies de transformation de conflit, particulièrement dans le monde arabe et musulman et sur le thème de l’islam en Europe. www.cordoue.ch

Cet article a été publié dans :

En rubrique suisse des quotidiens 24 Heures et La Tribune de Genève le samedi 17 mars.

https://www.reformes.ch/201203196009/6009-mieux-vivre-ensemble-apres-le-vote-anti-minaret.html

Islam en Suisse: les propositions du Rassemblement de Suisses musulmans

PAR RELIGIOSCOPE, 16 MARS 2012

“Réfléchir et agir après la votation ‘contre les minarets'”: c’est l’intitulé du document présenté par un groupe de Suisses musulmans lors d’une conférence de presse à Berne. Le vote du 29 novembre 2009 a en effet été à l’origine de leurs réflexions et des recommandations adressées tant aux musulmans qu’à différents secteurs de la société.

Conférence de presse du RSM à Berne, le 16 mars 2012. De gauche à droite: Amiira Neff, Mariann Halasy-Nagy Liratni, Khaldoun Dia-Eddine et Florence Laufer (Fondation Cordoue).

Jamais la Fondation Cordoue de Genève — qui a pris l’initiative de cette démarche — n’aurait pensé agir sur le terrain suisse, “qui était l’idéal de la paix”, raconte le professeur Abbas Aroua, directeur de la Fondation: il existe bien assez de conflits requérant son attention dans le monde musulman. Après le vote par lequel une majorité du peuple suisse introduisit dans la Constitution fédérale l’interdiction de la construction de nouveaux minarets en novembre 2009, “nous avons constaté qu’aucune société n’était à l’abri de situations conflictuelles.” Et d’ajouter aussitôt: “Le mérite d’une société, c’est la façon de gérer un conflit pour un tirer un résultat positif.”

C’est dans cette ligne qu’entend s’inscrire le rapport présenté à la presse le 16 mars 2012 par le Rassemblement de Suisses musulmans (RSM): renforcer la communication entre musulmans et société, en rappelant que la communication doit être bidirectionnelle et que les musulmans doivent aussi y jouer un rôle actif. Il est nécessaire de voir les musulmans plus s’engager dans la société suisse, mais en même temps d’avoir une plus grande ouverture de la société, souligne Khaldoun Dia-Eddine, qui dit avoir constaté une faible connaissance de l’islam même chez des nombres de personnes de bon niveau intellectuel.

Vers une “normalité musulmane”: les visages nouveaux de Suisses musulmans

Une partie croissante des musulmans vivant en Suisse sont des citoyens suisses: naturalisés, convertis ou — de plus en plus — enfants de porteurs d’un passeport suisse. La Fondation Cordoue a choisi une voie qui évite les clichés d’un débat sur l’intégration en approchant des participants potentiels qui soient de nationalité suisse, et connaissant bien tant la culture suisse que la religion musulmans (qu’il s’agisse de personnes pratiquantes ou non). Ces musulmans se sentent chez eux en Suisse, et leur comportement est le même que celui des autres citoyens suisses, explique Khaldoun Dia-Eddine: beaucoup d’entre eux auraient du mal à vivre dans un pays musulman.

Autre critère: éviter les figures déjà connues et ceux vers lesquels les médias se tournent habituellement comme “représentants” de la population musulmane en Suisse. Le RSM présente des visages nouveaux; certain(e)s participant(e)s sont actifs à titre personnel dans des associations musulmanes, mais tous ont participé au RSM à titre individuel, et non comme représentants d’une organisation. Les participants au RSM ont été sélectionnés de façon capillaire, tout en tenant compte d’une représentation équilibrée des régions linguistiques du pays, des âges et des origines.

Le RSM refuse tout antagonisme entre identité suisse et identité musulmane. L’accent a délibérément été mis sur des Suisses musulmans (et non “musulmans suisses”), tout en ayant conscience d’un problème lié à l’image d’un élément constitutif de ces personnes: leur identité religieuse. Cette image négative de l’islam et des musulmans dans la société suisse constitue “le problème de fond soulevé par l’initiative ‘anti-minaret'”, surenchérit Khaldoun Dia-Eddine.

L’idéal, commente Abbas Aroua, serait d’arriver un jour à une normalité: être suisse et musulman deviendrait banal. Mais pour en arriver à ce stade, il faut d’abord passer par une certaine visibilité. C’est pourquoi des citoyennes et citoyens suisses musulmans, pour la plupart “anonymes” jusqu’à maintenant, ont accepté de s’engager dans un processus de réflexion au cours des années 2010 et 2011. Le produit en est un catalogue de recommandations, adressées aux différents acteurs de la société suisse, y compris aux musulmans.

Parmi les recommandations du Rassemblement de Suisses musulmans

Publié en français, en allemand, en italien, en anglais et en arabe, ce document est divisé en onze parties, la plupart destinées à un type d’acteur spécifique (autorités fédérales, cantonales, communales, milieu éducatif, intellectuels, médias, etc.), et des recommandations transversales.

Le rapport recommande ainsi aux autorités fédérales de consulter les musulmans (lors de procédures de consultations sur certaines lois), mais aussi aux organisations musulmanes de ne pas hésiter à s’exprimer sur les sujets de société qui les concernent. Les Suisses musulmans pourraient aussi “élaborer des projets artistiques, culturels, scientifiques et sportifs”, et solliciter des institutions soutenant de telles initiatives.

Le RSM recommande aussi “aux musulmans vivant en Suisse de participer activement à la vie de la commune”: les musulmans de Suisse devraient plus s’impliquer dans la vie associative locale, qu’il s’agisse d’associations de parents, d’associations professionnelles, de clubs sportifs, etc. De leur côté, les communes peuvent s’efforcer d’intégrer les associations musulmanes dans l’organisation d’événements locaux.

Le RSM rappelle aussi la difficulté pour les musulmans en Suisse d’avoir des lieux de culte dignes de ce nom: certains sont aménagés dans d’anciennes usines ou des parkings souterrains. Ils sont souvent relégués dans des zones industrielles [cela vaut aussi pour des communautés chrétiennes issues de l’immigration, d’ailleurs – NDLR]. Les projets de lieux de culte se heurtent à des oppositions. Le RSM “suggère aux commissions de construction et d’aménagement de soutenir les musulmans dans la recherche de locaux dignes pour la prière”.

Dans le domaine éducatif, le RSM “se félicite de l’intégration systématique de la matière sur les différentes religions et sur l’éthique dans les plans d’étude.” Il y voit un canal important “pour la diffusion par l’instruction publique d’une informatiton objective sur l’islam, la vie et les défis des musulmans en Suisse”. L’importance d’une bonne formation des professeurs est soulignée: notamment pour développer l’aptitude à distinguer entre religion et culture.

Quelques communes en Suisse, dans les cantons où la loi le permet (puisque les relations entre religions et Etat sont du ressort de chaque canton, et non de la Confédération), les locaux scolaires sont mis à disposition pour l’enseignement religieux musulman, comme ils le sont pour l’enseignement religieux catholique et réformé. Le RSM souhaite voir de telles expériences s’étendre: “les enfants musulmans se sentent valorisés et non pas mis à l’écart, tandis que les autorités cantonales peuvent connaître le contenu et la qualité de l’enseignement et réagir si nécessaire.”

Sur le plan des relations avec les autres communautés religieuses, le RSM ne souhaite pas seulement que soient organisées des activités conjointes entre musulmans et autres communautés religieuses. Il recommande aussi une solidarité mutuelle lors d’actes d’agression contre des communautés religieuses — par exemple une initiative conjointe de solidarité quand une église chrétienne est attaquée dans un pays à majorité musulmane.

Dans le dialogue interreligieux, le rapport fait observer la nécessité de placer toutes les communautés participantes au même niveau: “il faut éviter qu’un groupe ‘domine’ un autre”.

Du côté des médias, le RSM ne se contente pas d’encourager les journalistes suisses à continuer de se former et de s’informer sur les religions: il recommande ausssi aux communautés musulmanes de “renforcer et professionnaliser leurs contacts avec les journalistes et les médias”, sans attendre simplement les demandes des médias, mais en prenant aussi des initiatives dans cette direction.

Quant à la vie politique, le RSM encourage naturellement la participation des musulmans. “Le RSM souligne de manière générale l’importance de promouvoir l’idée de la citoyenneté à part entière pour encourager les musulmans à jouer pleinement leur rôle dans la vie civique.”

Mais le besoin de stratégies de communication adaptées des organisations musulmanes envers les hommes et partis politiques est aussi évoqué: un lobbying efficace doit être organisé, estime le rapport, plutôt sous la forme d’une information et sensibilisation que des recommandations.

Le rapport souhaite aussi la création d’une “institution unique qui représente les musulmans en Suisse“. Un organisme représentatif rendrait plus aisées les relations avec les autorités — et la mise en œuvre de différentes recommandations du rapport. Le RSM est cependant conscient “qu’il peut être difficile à l’heure actuelle d’établir formellement une unique instance représentative”.

Interrogé par Religioscope sur les dernières initiatives en date en vue de la création d’une telle institution, Khaldoun Dia-Eddine a répondu que la plus grande erreur serait une structure imposée— et qui risquerait de n’être qu’une organisation de plus. Il ne faut pas se cacher les difficultés de l’entreprise. Peut-être, dans un premier temps, faudrait-il se contenter d’un groupe de travail réunissant les différents organisations. A long terme, cependant, avec l’émergence de jeunes générations qui ne sont plus liées aux origines nationales, les musulmans de Suisse pourraient-ils arriver à créer une association fédérative à l’image de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) ou de la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI)

Affaire à suivre…

Sortir du débat émotionnel: telle était l’une des raisons de l’initiative du RSM. Le rapport, dont le ton reste toujours mesuré, s’inscrit dans cette perspective. Il faut noter qu’il vient compléter d’autres initiatives apparues depuis le vote de novembre 2009 sur les minarets, dont certaines encouragées par les autorités, comme le projet de dialogue structuré lancé en 2010 par la Confédération. Le RSM se veut à la fois indépendant et complémentaire.

Les Suisses musulmans qui ont participé à l’initiative du RSM ne représentent qu’eux-mêmes. C’est à la fois leur faiblesse et leur force. Il ne leur a pas fallu tenir compte des intérêts d’organisations particulières. Mais le message devra maintenant passer vers celles-ci aussi. Il s’agira de voir si et comment ces recommandations seront reçues et relayées, dans différents secteurs de la société et dans le milieu musulman en particulier, afin que quelques-unes des idées lancées dans le rapport du RSM puissent faire leur chemin.

Afin de mettre ce document à disposition de ses lecteurs, Religioscope a scanné la version française de ce rapport. On la trouvera ci-après.

RSM | PDF

مُسلمون سويسريون يطالبون بحقوق “المواطنة” لا “الإندماج”

 مشهد من المؤتمر الصحفي الذي عقده تجمّع السويسريين المسلمين ببرن يوم 16 مارس 2012. والمشاركون (من اليسار إلى اليمين): أميره نييف، وماريان هالاسي – ناجي براتيني، وخلدون ضياء الدين، وفلورنس لافر. religion.info

لا تزال تفاعلات “مبادرة حظر المآذن” تلقي بظلالها على مسلمي سويسرا، فبعد اطلاق الحكومة لسلسلة “حوار المسلمين 2010″من أجل تطويق الشعور بالصدمة والإقصاء، أعلنت مؤسسة قرطبة في مارس 2012 عن تأسيسها “تجمّع السويسريين المسلمين” وعن برنامج عمله.

هذا المحتوى تم نشره يوم 22 أبريل 2012 – 10:00 يوليو,22 أبريل 2012 – 10:0011 دقائق

عبد الحفيظ العبدلي

عبد الحفيظ العبدلي – جنيف, swissinfo.ch

ويهتم “فضاء المواطنة” الذي يضم مسلمين من أصول سويسرية بتبادل الآراء والافكار وتقديم المقترحات، ويقدم نفسه ك”مجموعة تفكير”.

وعن رعاية قرطبة لهذه المبادرة وقيامها عليها، يقول عباس عروة الذي التقته swissinfo.ch في مكتبه بجنيف: “رغم أننا في هذه المؤسسة نهتم بقضايا النزاع والسلم في العالميْن العربي والإسلامي، فإن حظر المآذن في سويسرا نبهنا إلى أنه لا يوجد مجتمع خال من النزاعات أو مطعّم ضد الخلاف”.

لكن المراقب يتساءل منذ البداية لماذا هذه الخطوة والحال أن حوار شاملا فتحته الحكومة السويسرية مع المسلمين منذ عاميْن لا يزال متواصلا وقد أحرز تقدما ملحوظا.

وتجيب فلورنس لوفر، مديرة مشروعات بمؤسسة قرطبة عن ذلك فتقول: “نحن نتحدث عن رؤيتيْن مختلفيْن، وإن تعلق الامر في الحالتيْن بنفس الموضوع، وفي الوقت الذي تنظر فيه المبادرة السابقة إلى الإسلام كظاهرة واردة من الخارج، ولابد من ادماجها في المشهد السويسري، ينطلق “تجمّع المسلمين السويسريين” من كون الإسلام دين يؤمن به الكثير من المواطنين السويسريين، ولابد من أن يعاملوا على أساس المواطنة والمساواة وأن يتاح لهم المشاركة الفاعلة في الحياة العامة”.

مساران متوازيان

المسار الأوّل تصدى لقضية “الإسلام في سويسرا” من خلال قراءة تفيد بأن حظر المآذن كان نتيجة لفشل مسار اندماج المسلمين في المجتمع. وبالتالي لا غرابة بعدئذ أن يفوّض ملف “الإسلام في سويسرا” إلى وزارة العدل والشرطة، وأن يتكفّل به المسؤولون بالمكتب الفدرالي للهجرة تحديدا، ثم لا يُدعى للحوار الذي فتحته هذه الجهة مع ممثلي الأقلية المسلمة سوى شخصيات مهاجرة في أغلبها من العالم العربي، ومنطقة البلقان، وتركيا، والشرق الأوسط.

في المقابل، ينطلق المسار الثاني من الاعتقاد على حد عبارة  فلورنس لوفر من أن “الاندماج ليس إلا وجه واحد من الحضور الإسلامي المتشابك في المجتمع السويسري، ولا يمكن أن يختزل باي شكل قضية الإسلام في هذا البلد”.

ولذلك دعت هذه المجموعة منذ البداية إلى الفصل بين ملفيْ المسلمين والمهاجرين، وبين  الإندماج ومفهوميْ “المواطنة” و”المشاركة” الكاملة في الحياة العامة، والحق في التعبير الحر عن القناعات والتصوّرات على اساس المساواة بين الجميع.

ويتساءل الدكتور عباس عروة قائلا: “كيف يمكن أن نطالب عشرات الآلاف من السويسريين المعتنقين للإسلام ببذل جهود للاندماج، وهم من أصول هذا المجتمع ولم يعرفوا غيره كوطن أو كثقافة”.

هذا التمشي ينطلق أولا من تأمّل الواقع، وفهمه للوصول لاحقا إلى الإجابة عن السؤال المتعلق بالأسباب التي أدت إلى النتيجة التي القبول بحظر المآذن، ومن هناك التوصل إلى اقتراح حزمة من التوصيات الموجهة بعناية إلى العديد من الجهات المعنية بالشأن العام.

برنامج عمل متكامل

تحتوي هذه التوصيات برنامج عمل ومقترحات شاملة ومتكاملة موجهة إلى السلطات الفدرالية وإلى الكانتونات والبلديات والأحزاب السياسية والمثقفين ووسائل الإعلام والتجمعات الدينية…وهي خلاصة مركزة لجهد تواصل عبر عقد خمس جلسات نقاش مطوّلة استمرت خلال عاميْن.

أما مضمون المقترحات، فقد تعدد وتنوّع باختلاف الجهات الموجهة لها: فبالنسبة للسلطات الفدرالية، يقترح “تجمّع السويسريين المسلمين” عليها “إشراك المسلمين بصورة منتظمة في الاستشارات المتعلقة بالمواضيع التي تخصهم”، في المقابل ينصح المنظمات الإسلامية الرئيسية “بالتعبير عن مواقفها حيال المسائل التي تعنيها”، كما يدعو السلطات الفدرالية إلى “تجاوز مفهوم الإندماج إلى مفهوم المواطنة في التعاطي مع قضايا الإسلام في سويسرا”.

أما بالنسبة للكانتونات، فتوصي هذه المجموعة ب”اعداد منابر تبادل وإعلام بشكل منهجي ودوري مع ممثلي الديانات المختلفة، كما يوصي تجمعات المسلمين بدعوة الوزارات على المستوى الكانتوني إلى “الأبواب المفتوحة التي تنظمها المساجد، وإلى موائد الإفطار في رمضان، وإلى كل أنشطتها الثقافية والإجتماعية”.

ولم تغفل هذه التوصيات المثقفين السويسريين “بوصفهم صانعي رأي عام”، خاصة وان التصوّرات السائدة في سويسرا عن الإسلام والمسلمين والأحكام المسبقة حولهما لم تخضع للإختبار والدراسة.  واسهاما منهم في تنوير الرأي العام، يدعو تجمّع السويسريين المسلمين الباحثين إلى “الحصول على المعلومات الموضوعية والاكاديمية في ما يخص موضوعات دراستهم بما يساهم في تفكيك الأحكام المسبقة”. ويدعوهم إلى الاعتبار والإقتداء بما أنجزه الصندوق الوطني للبحوث خلال برنامج” PNR 58″ والمعنون “المجموعات الدينية، الدولة والمجتمع”.

وبشأن وسائل الإعلام، تضمّن التقرير النهائي تأكيدا على الدور المحوري الذي تلعبه وسائل الاعلام في نشر المعلومة، وتشكيل الرأي ونشر التسامح تجاه الأقليات الدينية والثقافية، مع تسجيل نقص إحاطة الاعلاميين بالأديان، فضلا عن افتقار تجمعات المسلمين للخبرة وللطابع المهني في التعامل مع المؤسسات الاعلامية ومع أصحاب المهنة في هذا المجال.

 ترحيب وإستعداد للتفاعل

لئن استغرق إعداد هذه التوصيات التي وزعت على نطاق واسع وقتا طويلا بحسب فلورنس لوفر: “فإنها قد لقيت ترحيبا من جميع الأطراف، وكانت ردود الفعل جيّدة ومشجعة، ولقيت اهتماما من السلطات الفدرالية وحتى من الشخصيات المشاركة في “الحوار الإسلامي 2010″”.

كذلك حرصت لوفر على التأكيد على تلقي مؤسسة قرطبة لردود فعل “إيجابية جدا” من حكومات الكانتونات، وخاصة من ممثلي مفوّضيات الإندماج سواء بالمناطق الألمانية او الفرنسية على السواء.

اما عروة، فيرى أن “قيمة هذه التوصيات في كونها جاءت من تجمّع لمسلمين متحررين من كل ضغوط أو ولاءات محددة، وقد لاحظنا انها بدأت تؤتي ثمارها، حيث أدمجتها العديد من الاطراف في الأدبيات والتقارير التي سوف يرجع لها كلما طرحت للنقاش قضية الإسلام في سويسرا، وخاصة على المستوى الفدرالي”.

وردا عن سؤال توجهت به إليها swissinfo.ch ، تصرّ لوفر بأن هذه التوصيات “لم تأت متأخرة، وأن فقراتها صيغت بعد أن أشبعت دراسة وتمحيصا، وهي تفتح المجال لبرنامج عمل متعدد الاوجه والابعاد في المستقبل”.

وينفي الدكتور عروة بدوره نفيا قاطعا أي تنافس او توتّرا بين مبادرة “تجمّع السويسريين المسلمين” و”حوار الإسلام 2010″، بل يصرّ على تكاملهما، واحتكامهما لمنطق مجريات الامور في التقاليد السويسرية، ويقول: “تنطلق المسارات في العادة باستقلالية وبشكل مواز، وينتهي كل مسار إلى ما ينتهي إليه، ثم يجلس الجميع في الأخيرة إلى مائدة حوار واحدة للبحث عن افضل ما في المسارات المختلفة”.

وعلمت swissinfo.ch أن “تجمّع السويسريين المسلمين”، وبعد تلقيه بارتياح ردود الفعل الإيجابية عن مبادرته، بدأ الاعداد لروزنامة من اللقاءات مع العديد من الأطراف المختلفة وللدخول في حوارات من أجل شرح توصياته وتفعيلها، وستكون البداية بترتيب لقاءات مع ممثلي وسائل العلام السويسرية.

“تجمّع السويسريين المسلمين”

يضم “تجمّع السويسريين المسلمين” سويسريات وسويسريين مسلمين يصل عددهم إلى حدود 25 باحثا ومفكرا وناشطا، يمثلون مناطق لغوية ومدار إسلامية مختلفة.

هذا التجمّع هو “فضاء مواطني” للحوار وتبادل الرأي وتقديم التوصيات والمقترحات، وقد تشكل بمبادرة ذاتية من الأعضاء وبشكل غير رسمي، ووجد الرعاية والإستضافة من مؤسسة قرطبة التي يوجد مقرها في جنيف، والمدعومة ماليا من طرف الحكومة السويسرية.

ينظر أصحاب هذه المبادرة إلى جهدهم كعمل مكمّل لمشروع “حوار الإسلام 2010” الذي بادرت الحكومة السويسرية بالدعوة إليه مباشرة عقب ظهور نتائج استفتاء حظر المآذن، والذي يشارك فيه ممثلين عن منظمات اسلامية وشخصيات أخرى في أغلبهم من أصول أجنبية.

منذ نشأته خلال عام 2010، بادر تجمّع السويسريين المسلمين الذي يفضّل تعريف نفسه بمجموعة تفكير بتحليل واقع المسلمين في سويسرا، وضعف حضوره في المشهد العام السويسري (الاعلامي والثقافي والسياسي رغم توسع العدد والمشاركة الفاعلة في كل القطاعات).

خلال ندوة صحفية ببرن، أعلن التجمّع نهاية شهر مارس الماضي عن اعداده لوثيقة مهمّة تتضمّن العديد والعديد من التوصيات المبوّبة بحسب اختلاف المجالات، والجهات الاجتماعية، والدينية والاعلامية، والسياسية، والثقافية الموجهة إليها.

فضلا عن توقف هذه التوصيات عند ما هو بصدد الانجاز حاليا في سويسرا من أجل تمكين المسلمين من الإندماج والمشاركة في الحياة العامة، تقدم هذه المجموعة الكثير من المقترحات لتفعيل الحضور الإسلامي وإخراجه من التهميش والإقصاء، عبر توسيع مشاركته وتفعيلها.

يظل الهدف المركزي لهذه التوصيات: انجاح العملية التواصلية داخل الأقلية المسلمة وبينها وبين بقية مكوّنات المجتمع السويسري، وأيضا تمكينها من كل الحقوق والامتيازات كبقية مكوّنات المجتمع على أساس من المواطنة والحقوق اللاّمشروطة بالاندماج مرة وبالتماهي مع الثقافة المحلية مرة أخرى، والتأكيد على قيم التعايش والاحترام والقبول المتبادل.

https://www.swissinfo.ch/ara/society/بعد-عامي-ن-من-حظر-المآذن_م-سلمون-سويسريون-يطالبون-بحقوق–المواطنة–لا–الإندماج-/32518814

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