2ème Conférence internationale des ONGs humanitaires

2ème Conférence internationale des ONGs humanitaires

Moyens et mécanismes de protection

1. Introduction

Les ONGs humanitaires et caritatives ont, au cours du 20ème siècle, connu une révolution pacifique qui a fait de ce phénomène, marginal jusqu’à la fin du 19ème siècle, une véritable expression sociétale de la solidarité inter-humains. Ceci s’ajoute au développement de leur rôles, structures internes et rapports à la société politique et civile, que ce soit au plan national ou international. Si la bourse se trouve responsable de la mort de dizaines de milliers d’êtres humains par an, et ce sans qu’aucun homme d’affaire ne traverse les frontières des pays pauvres, l’action humanitaire tente de sauver tout autant d’Hommes sur le terrain des pays concernés. De ce fait, les ONGs humanitaires sont devenues une réalité dans le cadre géopolitique des Etats et dans l’aspiration des gens à une vie meilleure.

Les différents gouvernements et formations politiques, ayant compris l’importance du phénomène des ONGs -devenu grand enjeu juridique et civique sur les plans interne et externe-, ont cherché à les influencer, à les contenir et à les utiliser à des fins politiques et culturelles.

IBH, Geneva 2004

L’instrumentalisation et la manipulation des ONGs humanitaires ont largement affaibli ce phénomène et semé le doute dans l’opinion publique internationale qui a perdu son unité et son esprit universel chaque fois qu’est évoquée l’action humanitaire de l’autre. La mort des médecins américains qui ont consacré leur vie pour les malades au Yémen a suscité très peu de protestation dans le monde arabe. C’est aussi le cas de Rachel, la jeune Américaine morte sous un bulldozer israélien à Gaza,  mais cette fois chez elle, aux Etats Unis. La politique et les idéologies nous font perdre un principe essentiel de l’humanisation de notre existence : la nécessité de découvrir la capacité de la solidarité internationale de construire des ponts entre les peuples et les cultures.

Le 11 septembre est peut-être une date comme une autre pour les ONGs du Nord, mais pour celles du  Sud  et notamment islamiques c’était une catastrophe à tous points de vue. Les ennuis passagers dont faisaient l’expérience les associations à caractère islamique sont devenues une véritable guerre jamais reconnue de la part de l’administration américaine. Guerre qui a utilisé les lois d’exception et les méthodes des preuves secrètes  afin de couvrir les dépassements qui ont visé un grand nombre d’associations connues pour leur grand professionnalisme et leurs bons résultats.

Une guerre sans merci a été livrée à leur encontre comprenant : le gel de leurs avoirs, leur stigmatisation arbitraire en tant que terroristes, leur contrôle permanent de manière à effrayer le public et à éloigner les bénévoles. A tel point que des bénévoles de l’une des associations caritatives ont été torturés par les forces italiennes faisant partie d’IFOR (au Kosovo). Et ce dans une violation flagrante de la Convention européenne des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.

Ceci se passe de manière à éloigner les citoyens de ces expressions naturelles qui représentent environ un milliard de Musulmans. Alors que ceux-ci ont le droit de choisir les méthodes de travail de leurs associations humanitaires, leurs programmes et les moyens de les faire évoluer.

Cette campagne nous met face au problème de la coordination entre les ONGs humanitaires du Nord et celles du Sud, afin de préserver ce pont naturel qui rassemble toutes les associations caritatives et humanitaires autour de la plupart de leurs objectifs et activités.

Pour que les politiciens n’arrivent pas à porter atteinte à cet axe principal de la vie des peuples, la Commission arabe des droits humains (ACHR) a  appelé  à la tenue de la Conférence de Paris des ONGs humanitaires. Elle a réuni 151 ONGs humanitaires et caritatives dont les principes d’action sont conformes à la loi humanitaire internationale. Ces ONGs considèrent que la protection des individus, des catastrophes est au cœur de leurs objectifs. Des experts spécialistes et un bon nombre d’ONGs intergouvernementales, telles que la CE, HCHR, l’Unesco, la Croix Rouge internationale, l’Unicef, l’OMS, ont participé à cette conférence. Un Bureau International fut élu pour former une confédération internationale des ONG humanitaires  capable de coordonner leur actions et protéger les personnes et les associations de l’action humanitaire. Ce bureau appelle aujourd’hui, à la tenue de la 2ème Conférence internationale des ONGs humanitaires.

2. Forme générale de la Conférence

La Conférence aura lieu à Genève, (du 24 au 26/09/ 2004). Elle réunira pas moins de 180 représentants d’ONGs humanitaires et caritatives, dont la moitié en provenance des pays du Sud, et aura recours à trois langues: le français, l’arabe et l’anglais.

3. Les objectifs de la Conférence

Etude des principaux problèmes que connaissent les ONGs caritatives et humanitaires en ce début du troisième millénaire, notamment dans le cadre de la mondialisation.

Présentation d’une synthèse sur les modalités de défense et les mécanismes de protection des ONGs humanitaires, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale.

IBH, Geneva 2004

Mise en relief du rôle des associations caritatives dans la trame du tissu humain dans la société et d’un climat de fraternité, de solidarité et d’entraide entre les concitoyens. De même, l’importance de leur rôle pour la défense des droits sociaux et économiques auprès des populations pauvres, démunies ou faisant l’expérience de guerres, tragédies ou catastrophes. Ce qui nécessite leur protection et demande la facilitation de leurs actions sur le terrain,

Nécessité de s’activer pour la mise en place d’un dispositif qui garantit la protection des ONGs caritatives et humanitaires contre toute forme d’arbitraire et de répression, notamment en temps de conflit armée. Ainsi que la distribution à large échelle de la déclaration universelle émanant de la Conférence de Paris sur les droits et les responsabilités des personnes et des groupes travaillant dans l’humanitaire en vue de son adoption par  l’assemblée générale des Nations Unies, comme cela a été le cas pour la protection des défenseurs des droits de l’homme.

4. Actions à entreprendre

Un comité préparatoire est chargé de l’organisation de la Conférence composé de personnalités suisses et internationales,

Obtention de l’accord des ONGs désirant participer à la Conférence en leur adressant des lettres précisant les objectifs de la Conférence et présentant une idée sur son cadre général et le programme proposé, ce qui donnera suite à des invitations adressées aux participants,

Envoi de propositions à des spécialistes qui auront à présenter des travaux sur le travail caritatif et humanitaire,

Evaluation attentive de la dimension médiatique de la Conférence, de manière à veiller à une bonne diffusion de l’information avant, pendant et après les travaux.

5. Axes de la Conférence

Evaluation du travail des associations mondiales et leurs capacités à répondre aux besoins humains dans les temps de paix et de guerre. Ainsi que l’examen de la situation des ONGs poursuivies pour leurs activités à travers des ONGs ayant été neutralisées avec la globalisation de l’état d’urgence.

Evaluation des modalités de défense  et des mécanismes de protection des ONGs humanitaires, et des propositions dans le sens de l’amélioration de ces mécanismes.

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