Weekly Update 14-20.10.2014
1) EGYPT
» 14/10/2014 Manifestations des étudiants en Egypte
Des manifestations d’étudiants ont eu lieu dans un certain nombre d’universités égyptiennes en opposition au gouvernement depuis la destitution du président Mohammed Morsi. Les administrations de ces universités ont essayé de contrôler ces manifestations en collaboration avec la sécurité égyptienne, sans toutefois réussir. Cela les a incité à conclure un contrat avec la société de sécurité privée, Falcon, pour assurer la sécurité d’environ 15 universités gouvernementales, en plus de la principale université Al-Azhar à Nasr City, et cela en pleine reprise de la nouvelle année universitaire. La société Falcon est dirigée par des anciens policiers et soldats à la retraite, à la tête desquels se trouve Sharif Khalid ancien vice-directeur des renseignements généraux et ancien responsable du secteur de la sécurité à l’union gouvernementale des radios et télévisions. La prise en charge de la sécurité dans les universités par Falcon a éveillé la colère des étudiants qui sont alors sortis il y a quelques jours pour protester dans les universités du Caire, Ain Shams et Al-Azhar, ainsi que dans les universités de Beni Suef, Mansoura, Damiette et Menoufia et Zagazig. Les étudiants brandissaient des photos de certains de leurs collègues détenus, tout en criant différents slogans, parmi lesquels « Nous sommes des étudiants, pas des terroristes », « A bas le régime militaire ». Ces manifestations ont mené au retrait du personnel de la société Falcon et à la reprise en main de la sécurité par les administrations universitaires dans trois universités. Les autorités égyptiennes ont qualifié ces manifestations de « manifestations de sabotage ». Quelques étudiants ont été exclus de leurs universités en raison de leur participation à ces manifestations. Tout au long de l’année scolaire précédente, les forces de sécurité égyptiennes ont accusé les Frères musulmans, parti de Morsi, d’exploiter les étudiants dans des manifestations, qui viseraient à saper la stabilité du pays. Quant aux organisations des droits des étudiants, elles ont observé ce qu’elles décrivent comme des «violations» contre les étudiants.
Lien(s) pour plus d’information :
http://www.amnesty.org/en/news/egypt-security-forces-use-excessive-force-crush-student-protests-2014-10-17
https://www.middleeastmonitor.com/articles/africa/14726-egyptian-students-begin-new-revolutionary-year
2) YEMEN
» 20.10.2014 : Les Houthis et al-Qaida
Lundi 13 octobre, Khalid Bahah a été nommé premier ministre avec la tâche de former un gouvernement de consensus national. De son côté, le parti du Congrès général du peuple a affirmé sa volonté de garder les ministères qui lui reviennent selon l’accord de l’initiative du Golfe, parmi lesquels le ministère de la défense. Quant au parti Islah, il a menacé de ne pas participer à la formation du nouveau gouvernement si le ministre de la défense actuel, le général Mohammed Nasser Ahmed, restait en place. Pendant ce temps, l’expansion des Houthis continue. Les forces des Houthis ont pris le contrôle de plusieurs nouveaux gouvernorats, entre autres Hudeyda et son emplacement stratégique sur la mer Rouge, Hajjat, Ibb et Dhamar, et cela sans y trouver une grande résistance, faisant craindre à certains une mise en scène de reddition de ces gouvernorats par l’Etat aux forces houthis. Les Houthis se présentent eux-mêmes comme une force de changement politique apportant la sécurité grâce aux comités populaires qu’ils mettent en place avec leurs partisans dans tous les gouvernorats qu’ils contrôlent. Or de nombreux Yéménites doutent de leurs intentions, surtout après que les Houthis ont pratiqué un grand nombre de violations contre les droits de leurs opposants, par des assassinats ou l’explosions de leurs maisons. Ainsi beaucoup de tribus yéménites ont commencé à faire face aux militants houthis dans la ville de Rada dans le gouvernorat d’Al Bayda’, ainsi que dans la ville de Yarim dans le gouvernorat de Ibb et dans Ibb elle-même, chef-lieu du gouvernorat. Toute la région s’est transformée en un véritable champ de bataille où des dizaines de morts et de blessés sont tombés des deux côtés. Les données venant de l’observation de la situation indiquent que le champ d’options politiques yéménite s’est rétréci à la lumière de la politique du fait accompli imposée par le groupe armé Houthi. Cette attitude a incité les autres parties à y répondre par la force. Des tribus dans certaines régions du Yémen ont ainsi annoncé leur alliance avec l’organisation al-Qaida. C’est le cas de la ville de Rada, où les tribus se battent aux côtés d’al-Qaida contre les Houthis ainsi que les tribus de Marib qui ont annoncé leur volonté d’ouvrir des camps d’entraînement pour al-Qaïda.
Lien(s) pour plus d’information :
http://www.al-monitor.com/pulse/tr/contents/afp/2014/10/yemen-politics-unrest.html
http://english.al-akhbar.com/content/least-20-killed-houthi-al-qaeda-clashes
http://www.reuters.com/article/2014/10/16/us-yemen-security
3) SAHEL
Nigeria :
» 18.10.2014 : L’incertitude de l’accord de cessez-le-feu avec Boko Haram
Après 6 mois de l’enlèvement des 219 lycéennes le 14 avril 2014 à Chibok, dans le nord est du Nigeria, par le group islamiste armé dénommé « Boko Haram », le gouvernement nigérien a annoncé ce vendredi avoir conclu un accord de cessez-le-feu avec ce groupe, prévoyant la libération des lycéennes enlevées. Cependant, certains ont émis des doutes sur la conclusion d’un tel accord, survenant juste au moment où le président nigérien Goodluck Jonathan est censé annoncer sa candidature à sa propre succession, en février prochain, et où les questions de sécurité sont au cœur du débat politique.
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20141017162803/
http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20141018113905/
Tchad :
» 18.10.2014 : Visite du Président du Parlement libyen au Tchad
Le Conseiller Agilah Saleh Issa, Président du Parlement Libyen, Chef de l’Etat et Chef Suprême des armées a réservé son tout premier voyage au Tchad. Alors que les affrontements entre les partisans du pouvoir élu et les milices font rage dans l’ouest de la Libye, la visite de Aguila Salah Issa visait à renforcer les relations diplomatiques et la coopération dans divers domaines notamment la sécurité. Le leader libyen s’est entretenu avec le Président Idriss Déby sur les défis sécuritaires prévalant au Sahel. Côté tchadien, cette visite fait suite à la rencontre il y a moins d’un mois avec l’ancien président du CNT libyen. Le Tchad a reconnu le nouveau gouvernement mais il appelle au dialogue politique.
Niger :
» 16.10.2014 : Trois tonnes d’armes dans le convoi détruit par l’armée française
L’état-major des armées à Paris a donné quelques détails sur les quantités d’armes retrouvées dans le convoi de six véhicules détruit le 10 octobre dans le nord du pays. Il s’agirait de trois tonnes d’armes sophistiquées en provenance de Libye dont une grande partie aurait été détruite pendant le raid. Certaines de ces armes, parmi lesquelles figuraient des missiles sol-air SA-7, peuvent être utilisées contre des hélicoptères, mais aussi des avions civils dans les phases d’atterrissages ou de décollages. “C’est l’une des plus importantes saisies d’armes réalisées dans la bande sahélo-saharienne depuis que les forces françaises se sont engagées dans la région en janvier 2013”, selon le colonel Gilles Jaron. Une quinzaine de djihadistes auraient été “neutralisés”, c’est-à-dire tués ou faits prisonniers.
Mali :
» 18.10.2014 : Reprise des pourparlers de paix à Alger
Alors qu’ils devaient être ajournés au 22 octobre, les pourparlers de paix ont repris ce samedi à Alger entre le gouvernement malien et le groupes armés. Au mois de septembre, chaque partie avait présenté un plan de sortie de crise. Bamako avait remis aux médiateurs un document appelé “élément de proposition du gouvernement” et de leur côté, les groupes armés avaient présenté un plan de sortie de crise basé sur le fédéralisme, avec un État au nord qui s’appellerait l’Azawad.
Ces discussions s’inscrivent dans un contexte particulièrement tendu en raison d’une part des affrontements récents entre le MNLA et le mouvement touareg d’auto-défense Gatia qui veut se poser en interlocuteur, et d’autre part l’arrestation par l’armée française à Kidal de trois personnes responsables de l’attaque d’un camp de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). Le gouvernement malien réclame à l’ONU le déploiement d’une “force d’intervention rapide” pour contrer la montée en puissance des groupes armés au nord où il peine à rétablir son autorité.
http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20141020090643/
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