Irak/Afghanistan : même destin ?

Irak/Afghanistan : même destin ?

En février 2020 était signé à Doha, au Qatar, un accord entre l’administration Trump et les Talibans promettant le retrait complet des troupes américaines et de l’OTAN d’Afghanistan en mai 2021. Cet accord devait ainsi mettre un terme à une guerre sans fin, ayant coûté la vie à près de 46’000 civils afghans et à plus de 2500 soldats américains (1). En effet, cette guerre, la plus longue jamais menée par les Etats-Unis, n’a jamais réussi à éliminer entièrement les forces du régime taliban qui aura tout au long du conflit maintenu un état guérilla dans le pays occupé, et ce malgré les moyens gigantesques employés par le département de la défense américain. Mille milliards de dollars auront été dépensés (2) et 775’000 soldats américains déployés au cours des 20 années d’occupation (3), sans jamais réussir à ramener la paix au pays.

Kilian Bello

Le départ américain et la prise de Kaboul

En février 2020 était signé à Doha, au Qatar, un accord entre l’administration Trump et les Talibans promettant le retrait complet des troupes américaines et de l’OTAN d’Afghanistan en mai 2021. Cet accord devait ainsi mettre un terme à une guerre sans fin, ayant coûté la vie à près de 46’000 civils afghans et à plus de 2500 soldats américains (1). En effet, cette guerre, la plus longue jamais menée par les États-Unis, n’a jamais réussi à éliminer entièrement les forces du régime taliban qui aura tout au long du conflit maintenu un état guérilla dans le pays occupé, et ce malgré les moyens gigantesques employés par le département de la défense américain. Mille milliards de dollars auront été dépensés (2) et 775’000 soldats américains déployés au cours des 20 années d’occupation (3), sans jamais réussir à ramener la paix au pays.

Face à une situation qui n’offrait aucune stratégie de sortie convenable, il a donc été décidé de partir en espérant que l’armée afghane, entraînée et équipée de matériel de pointe fourni par les USA, puisse faire face seule aux Talibans. Cela n’aura pas été le cas. Le 15 août dernier, la capitale afghane Kaboul était finalement reprise par les Talibans, près de 20 années après en avoir été chassés par l’invasion d’une coalition internationale menée par les États-Unis en 2002. La reconquête éclair du pays qui s’est opérée depuis l’annonce, en mai 2021, du retrait des troupes américaines à la fin du mois d’août aura surpris tous les observateurs internationaux ainsi que les États-Unis, qui de l’aveu même de l’administration Biden, ne s’attendaient pas à une victoire si rapide des Talibans sur le gouvernement afghan (4).

Cette prise du pouvoir en un laps de temps record a transformé le plan de rapatriement américain en mission de sauvetage face à l’arrivée des Talibans dans la capitale afghane. Très vite, de nombreuses critiques ont été émises à l’encontre du président américain, l’accusant d’avoir précipité le départ des forces américaines d’Afghanistan et d’avoir par conséquent livré le pays aux Talibans (5).

Face à cette débâcle qui a suivie de peu l’annonce du départ américain, il est aujourd’hui légitime de se demander si un scénario similaire pourrait avoir lieu en Irak, le deuxième pays ayant fait face à une invasion américaine à la suite du 11 septembre, où l’arrêt prochain de la mission de combat américaine a été annoncée par Joe Biden le 26 juillet dernier.

Le départ imminent d’Irak

L’armée américaine est en effet de retour en Irak depuis 2014, année durant laquelle le gouvernement irakien demanda l’aide des États-Unis pour faire face à la montée de l’État Islamique (EI), qui avait à ce moment-là déjà conquis de larges territoires en Syrie et en Irak, capturant notamment Mossoul, deuxième plus grande ville d’Irak. Au cours des années qui suivront, le nombre de troupes américaines déployées en Irak augmentera pour finalement atteindre les 5000 en 2016 (6).

Aujourd’hui, alors qu’il ne reste en Irak plus que 2500 militaires venant des USA, Joe Biden a annoncé mettre un terme à la mission de combat de l’armée américaine d’ici à décembre 2021, devant mettre ainsi fin dans la même année aux deux interventions américaines souvent surnommées « guerres sans fins ». Cette décision peut être expliquée par un regain des tensions entourant le stationnement des troupes américaines en Irak. Ces tensions trouvent, entre autres, leurs sources dans l’assassinat en janvier 2020 du général iranien Qassem Soleimani et d’Abu Mahdi Al Muhandis, un des principaux leaders des Forces de Mobilisation Populaires irakiennes, dans une frappe américaine par drone sur la route de l’aéroport de Bagdad. Cette frappe, justifiée par l’administration Trump comme étant la réponse à des attaques planifiées par ces hommes contre les forces américaines, avait poussé le parlement irakien à réclamer le retrait des troupes étrangères stationnées dans le pays (7). Depuis, différents groupes armés irakiens, soutenus par l’Iran, mènent régulièrement des attaques contre les soldats américains, exigeant la fin de leur présence en Irak.

Ce climat hostile a donc poussé Joe Biden à accepter la fin de cette mission, une décision qui a été accueillie avec enthousiasme par la plus grande partie des groupes politiques irakiens (8). Néanmoins, cette déclaration, faite alors que les Talibans étaient à seulement deux semaines de la victoire en Afghanistan, laisse songeur quant à la possibilité qu’un scénario identique puisse se reproduire en Irak, et ce d’autant plus que le retrait américain de 2011 avait déjà été suivi par la mise en place du Califat de l’EI à peine trois ans plus tard.

Le retrait de 2011 et ses conséquences

Un retrait américain d’Irak avait effectivement déjà eu lieu en 2011, huit ans après l’invasion qui avait mené à la chute de Saddam Hussein, et avait favorisé l’émergence de conditions qui à peine quelques années plus tard allaient en partie contribuer à la montée en puissance de l’EI. En effet, les élections irakiennes de 2010 menèrent à la victoire du groupe politique Iraqiya, largement soutenu par la communauté sunnite. Cette victoire d’Iraqiya devait également signifier la défaite de la « Coalition de l’Etat de Droit » et de son leader, Nouri Al Maliki, politicien chiite le plus influent de l’époque, qui aspirait à garder son poste de premier ministre. Cette élection fut extrêmement serrée, Iraqiya gagnant 91 des 325 sièges du parlement irakien contre 89 pour la Coalition de l’État de Droit, devant donc théoriquement permettre à Iraqiya d’être le premier parti à tenter de former un gouvernement.

Or, Maliki refusa de reconnaître la défaite de sa coalition, propageant des théories selon lesquelles les élections avaient été victimes de fraudes et créant ainsi une crise politique au sein de la jeune démocratie irakienne. Les États-Unis, pressés de mettre un terme à leur engagement militaire en Irak, décidèrent de s’engager en faisant pression pour que le leader d’Iraqiya, Ayad Allawi, accepte de reconnaître la victoire de la Coalition pour l’État de Droit, qu’ils estimaient être la plus à même de former un gouvernement rapidement (8). Cela permit ainsi à Maliki d’être à nouveau nommé premier ministre, malgré les résultats électoraux qui ne donnaient sa coalition que seconde en termes de vote.

Cette décision de l’administration Obama fut justifiée par la volonté de se désengager d’Irak le plus promptement possible, conformément à la promesse de campagne qui avait en partie mené à son élection en 2008, et ce en dépit du non-respect de la constitution de la république irakienne et du choix de son peuple. La nomination de Maliki au poste de premier ministre a eu pour conséquence d’affaiblir la confiance que les Irakiens pouvaient avoir en la démocratie et participa surtout à la montée d’une certaine rancœur sectaire au sein de la communauté sunnite, qui allait pouvoir être plus tard utilisée par l’EI afin d’y obtenir une base de soutien en 2014 (10).

En plus de cela, la corruption, le sectarisme, et les disputes internes au sein du gouvernement Maliki ainsi que dans les hautes sphères de l’armée irakienne au cours des années qui suivirent cette élection fragilisèrent encore plus la cohésion de la société irakienne et affaiblirent son armée, ce qui permit à l’EI de s’étendre encore plus rapidement et facilement (11).

En définitive, la précipitation dont a fait preuve l’administration Obama pour rapatrier ses troupes du pays l’a donc conduite à prendre des décisions qui, loin de permettre à l’Irak de se stabiliser après leur départ, a au contraire contribué à poser les bases d’une frustration chez une grande partie de la population. C’est précisément ce manque de considération qui permit à l’EI de trouver un appui au sein de certaines communautés sunnites, ce qui en facilita grandement son expansion.

Une situation qui inquiète

La possibilité que la fin de la mission militaire américaine entraîne un regain d’influence de l’EI, la prise du pouvoir par une milice, voir une guerre civile, est aujourd’hui avancée par certains observateurs (12). Le vide sécuritaire qui pourrait être créé par ce retrait fait en effet craindre que, comme en Afghanistan ou dans l’Irak de 2014, il soit à nouveau comblé par l’essor d’un autre groupe armé non-étatique. Au sein même de la société irakienne, les récentes images venant d’Afghanistan laissent un grand nombre de personnes inquiètes du sort qui leur serait réservé à eux et leur pays en cas de départ américain (13).

Ce d’autant plus que la victoire des Talibans en Afghanistan pourrait inspirer des groupes armés sunnites ou même chiites en Irak (14). En effet, le modèle proposé par les Talibans donne un signal fort aux autres groupes militants armés que le départ des troupes étrangères du pays entraînera l’effondrement des forces armées étatiques, leur permettant d’accéder ensuite aisément au pouvoir. Cette observation pourrait bien galvaniser les milices présentes en Irak, qui pourraient profiter de la fin de la mission américaine pour relancer une offensive en espérant tirer parti d’une éventuelle déroute de l’armée irakienne, comme ce fut le cas en 2014 ou en Afghanistan cet été.

Un départ qui n’en est pas un

L’inquiétude au sein de la société irakienne est donc palpable et compréhensible. Mais de grosses différences distinguent les contextes afghan et irakien.

La principale de ces distinctions reste le fait que ce « retrait » des troupes de combat n’en est pas vraiment un. En effet, les soldats américains encore présents en Irak n’ont dans les faits déjà presque plus aucune mission de combat et sont en fait employés à entraîner et conseiller les forces armées irakiennes. Car là se trouve toute la subtilité : Joe Biden, en annonçant ne replier que ses troupes de combat, ne va en réalité que diminuer imperceptiblement le nombre de soldats stationnés en Irak aujourd’hui. Il suffira pour cela de modifier la mission du personnel américain, en en changeant officiellement la nature de « mission de combat » à « mission consultative » (15).

Cette annonce était donc avant tout symbolique et ne devrait pas grandement modifier la présence américaine sur le sol irakien. Le but principal de la mesure vise à tenter d’apaiser les milices soutenues par l’Iran ainsi que des partis politiques irakiens faisant pression sur le gouvernement pour obtenir un départ des troupes. L’annonce de la fin de cette mission permet donc à Mustapha Al Kadhimi, l’actuel premier ministre irakien, de s’afficher comme étant l’homme qui aura su débarrasser le pays des forces étrangères après le vote du parlement l’année dernière. Cette apparente victoire lui sera peut-être décisive lors des élections irakiennes qui auront lieu en octobre 2021.

Cette situation offre également un avantage pour Biden. Outre lui permettre de consolider le pouvoir de son allié Kadhimi, cette annonce lui permet par la même occasion de pouvoir déclarer la fin d’une autre guerre dans laquelle les USA sont empêtrés depuis bientôt 20 ans. Cette manœuvre politique constitue donc une situation où le président américain ainsi que le premier ministre irakien y trouvent tous deux leur compte, afin de mettre en avant leurs accomplissements en matière de politique étrangère.

L’humiliation de trop

Au-delà du côté symbolique de cette décision, qui ne modifiera donc pas réellement les effectifs américains, Joe Biden ne devrait pas revivre en Irak l’échec flagrant qu’a été le retrait américain d’Afghanistan, auquel cas sa crédibilité politique risquerait de prendre un énorme coup. En effet, la reprise de Kaboul par les Talibans a été considérée comme un énorme revers par la majorité de la presse et du public américain, faisant chuter la cote de popularité du président au plus bas depuis son élection, à 50% (16).

Cette débâcle, en plus d’endommager l’image de président compétent qu’il avait tenté de forger durant sa campagne, risque également d’affaiblir le camp démocrate lors des élections parlementaires de 2022. Un retour de l’EI ou la perspective d’une guerre civile faisant sombrer l’Irak dans le chaos terminerait d’entamer la crédibilité de Joe Biden en tant que stratège aguerri en politique internationale, en plus de servir à nouveau d’humiliation pour les Américains. Il parait donc peu vraisemblable que le président puisse laisser le scénario afghan se reproduire à nouveau sous son mandat.

Un autre élément qui devrait empêcher Biden d’abandonner l’Irak à son sort est la peur de perdre cet allié dans lequel tant de ressources ont été investies au profit de l’Iran, autre puissance influente en Irak et rivale des USA. La prise du pouvoir par un groupe pro-iranien serait une défaite de la politique étrangère des États-Unis au Moyen-Orient, qui a depuis le renversement de Saddam Hussein tenté d’en faire un allié régional. Ainsi, si l’Irak basculait définitivement dans la sphère d’influence iranienne, ces efforts, au lieu de consolider les USA dans la région, n’auraient finalement au contraire servi qu’à agrandir et renforcer la puissance iranienne.

Une armée plus fiable

Il est également moins à craindre que les forces armées irakiennes puissent s’effondrer aujourd’hui comme cela avait été le cas en 2014 lors de la montée en puissance de l’EI. Effectivement, la politique sectaire menée par le premier ministre Maliki à cette époque avait énormément nui à la cohésion de cette armée. Celle-ci avait en effet rendu les armes après seulement quelques heures de combat lors de la bataille de Mossoul face aux hommes de l’EI, malgré la relative faiblesse numérique et matérielle de ces derniers (17).

Aujourd’hui, Maliki n’est plus au pouvoir et sa politique pro-chiite appartient au passé. Le risque de désertion de soldats sunnites et kurdes et donc dorénavant bien moindre comparé à l’époque où ceux-ci étaient systématiquement marginalisés au profit de leurs collègues chiites, sans accorder d’importance à leurs compétences véritables. Bien loin de cela, le nouveau premier ministre, Kadhimi, a au contraire fait de la lutte contre le sectarisme un des points principaux de son programme (18).

Au vu de ces développements, il est à espérer que l’armée irakienne puisse dorénavant être véritablement soudée face à la montée d’une éventuelle nouvelle menace.

Une comparaison limitée

Au final, si la comparaison entre l’Irak et l’Afghanistan fait aujourd’hui partie de l’actualité, c’est qu’il s’agit de deux guerres qui avaient fait suite aux attentats du 11 septembre. Les deux différent très largement par leur histoire et leur situation actuelle. L’Afghanistan avait été envahi pour mettre fin au régime Taliban, qui hébergeait Al Qaeda, et que l’armée américaine aura continué à combattre tout au long de ces 20 ans d’occupation, là où les USA avaient envahi l’Irak et mis fin au régime baathiste de Saddam Hussein sans qu’un quelconque risque qu’il ne revienne au pouvoir ne se soit fait sentir par la suite. La lutte en Afghanistan voyait donc s’affronter les troupes américaines contre un régime qui avait gouverné le pays, bénéficiait d’une armée, et était extrêmement bien organisé et financé. Ce contexte n’est pas le même qu’en Irak, où une fois Saddam Hussein – et le parti Baath – déchu, les États-Unis avaient avant tout tenté de stabiliser et pacifier le pays contre différents mouvements de protestations ou groupes armés dont la plupart ne bénéficiaient ni de l’expérience, ni de l’organisation des Talibans.

Les guerres qui se sont jouées dans ces deux pays diffèrent donc grandement, tout comme la situation au moment du départ des USA. Les Talibans n’ont jamais été véritablement vaincus et ont toujours su garder le contrôle d’une portion du territoire afghan, alors qu’aujourd’hui l’EI ne gouverne plus aucun territoire irakien et, loin de maintenir une authentique armée, ne combat plus que par l’utilisation d’attaques isolées.

En définitive, qu’il s’agisse de la menace pesant sur ces deux pays ou de la nature même du retrait américain, rien ne justifie vraiment la prédiction parfois faite selon laquelle l’Irak devrait suivre un « chemin afghan », comme cela avait pu être le cas en 2011. Le contexte politique irakien n’est plus le même, et il est possible d’espérer qu’aujourd’hui son armée puisse tenir le choc en cas de nouvelle crise.

Kilian Bello


Références

(1) https://theconversation.com/calculating-the-costs-of-the-afghanistan-war-in-lives-dollars-and-years-164588
(2) https://theconversation.com/calculating-the-costs-of-the-afghanistan-war-in-lives-dollars-and-years-164588
(3) https://www.washingtonpost.com/national-security/2019/09/11/how-us-troops-fought-one-war-afghanistan-military-deployments-by-numbers/
(4) https://apnews.com/article/joe-biden-afghanistan-taliban-5934ef05b0094d0189b5d900d2380179
(5) https://www.rts.ch/info/monde/12417364-joe-biden-critique-de-toutes-parts-pour-la-debacle-en-afghanistan.html
(6) https://www.washingtonpost.com/world/2020/01/11/invaders-allies-occupiers-guests-brief-history-us-military-involvement-iraq/
(7) https://www.aljazeera.com/news/2020/1/5/iraqi-parliament-calls-for-expulsion-of-foreign-troops
(8) https://smallwarsjournal.com/jrnl/art/how-2011-us-troop-withdrawal-iraq-led-rise-isis
(9) https://www.al-monitor.com/originals/2021/07/iraq-us-strategic-dialogue-divides-anti-us-groups-iraq
(10) https://foreignpolicy.com/2016/10/07/the-mess-obama-left-behind-in-iraq-surge-debate/
(11) https://www.nbcnews.com/storyline/isis-terror/iraqi-panel-finds-ex-pm-maliki-others-responsible-fall-mosul-n410671
(12) https://www.npr.org/2021/08/23/1030430550/afghanistans-fall-to-the-taliban-has-iraq-nervous
(13) https://www.al-monitor.com/originals/2021/08/threatened-yazidi-interpreters-iraq-say-afghan-evacuation-wake-call
        https://foreignpolicy.com/2021/08/19/afghanistan-withdrawal-iraq-iran-militias-kurdistan-peshmerga/
(14) https://www.al-monitor.com/originals/2021/08/taliban-victory-inspires-pro-iran-militias-iraq
(15) https://www.reuters.com/world/middle-east/biden-kadhimi-seal-agreement-ending-us-combat-mission-iraq-2021-07-26/
(16) https://www.cbsnews.com/news/afghanistan-republicans-biden-2022-midterms/
(17) https://www.forbes.com/sites/pauliddon/2021/08/17/is-there-an-iraq-precedent-to-the-failure-of-afghanistans-military/?sh=1563ac5c79dc
(18) https://www.thenationalnews.com/world/mena/iraq-s-al-kadhimi-says-big-lie-of-sectarianism-driving-corruption-in-the-country-1.1068879

 

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